Lorsque cette invitation m'est apparue, j'y ai porté une attention particulière ! Parce que, voyez-vous, "Boomerang-danses partagées" fait parti de mes plaisirs tout particuliers de spectateur et j'y étais à la première édition en avril 2019. À l'époque, notre hôte de la soirée, Matéo Chauchat (aussi membre du comité organisateur de cette époque) avait présenté l'objectif de ce type de rencontre, en "Favorisant l’insertion professionnelle, Boomerang – danses partagées est une plateforme de diffusion développée par l’EDCM offrant à ses diplômé.e.s la possibilité de présenter le fruit de leur création.", comme l'indique le site internet de l'évènement.
Tirée de la page de l'évènement du site de l'EDCM
Pour cette soirée, trois présentations nous sont proposées. "Je suis un homme sauvage" de et avec André Abat-Roy, "Souët" de et avec Maéva Cochin, accompagnée par Lauren Fisher et "Mon horoscope me trouve laide" de et avec Mathieu Hérard, accompagné par Raphaëlle Renucci. J'avais déjà eu l'occasion de tout.es les voir quelques fois sur scène, entre autres, lors de leurs études à l'EDCM et leur qualité d'interprète ne faisait aucun doute. Pour cette occasion, j'aurai droit à une perspective ajoutée, soit celle de chorégraphe pour trois d'entre eux ! Et cela me plaisait beaucoup.
Petit enjeu fort surmontable pour le spectateur que je suis, la salle de présentation est "petite" et pas de réservation possible. Par conséquent, mes pas de spectateur prudent m'amènent jusqu'à la porte une trentaine de minutes à l'avance. Dans le studio, j'entends la présentation précédente qui se termine avec des applaudissements fort nourris qui augurent bien pour l'avenir. Et une fois les portes ouvertes, tout.es sortent avec un visage rempli de satisfaction. Pendant ce temps, la prochaine cohorte de spectateurs grossit avec plein de visages que je reconnais. Au final, les portes de nouveau ouvertes permettront à tous et toutes de prendre place, yeah !!!
Une fois les mots d'accueil faits et la présentation des oeuvres à venir par les différents créateurs (ça j'aime cela !!!!), "Je suis un homme sauvage" débute avec une chaise en place avec son arrivée et toute la suite en sera fort touchante et intense. Face à nous, irradiant, il se confie et avec son propos fort riche, nous présente différentes versions, toutes allégoriques" sur venir au monde. Impossible de ne pas être captif et captivé tout au long. "De vous le donner, te le donner, voici mon être", cette phrase me touche particulièrement. Au final, une quinzaine de minutes qui ont su allier le propos et les gestes dans une rencontre intense !
Il s'en suit "Souët" qui débute avec ces deux femmes face à nous.
Pause
Je suis bien curieux de connaître le sens du mot, titre de l'oeuvre, mais je ne l'ai pas demandé après !!! et plus tard, mes recherches se sont avérées vaines. Donc, voilà une autre zone d'ombre qui persistera en moi !
Fin de la pause
Je suis d'abord frappé par leur similitude physique (deux soeurs, aurais-je pu penser !!!) mais avec une complémentarité vestimentaire significative, l'une avec sa blouse blanche et l'autre avec sa blouse bleue. Semblables mais différentes à la fois que je me dis ! Sur ces pensées exprimées qui se font entendre, nous voyons, "deux âmes soeurs" entreprendre leur cheminement, parfois ensemble, parfois séparées. Les gestes finement exécutés qui expriment fort bien que ces deux femmes ont vécu et qu'elles veulent nous transmettre, comme il était annoncé dans la présentation de l'oeuvre, soit "les deux interprètes retracent leurs propres expériences en traversant l'enfance, l'adolescence et le début de leur vie adulte, se questionnant sur la liberté réelle de leurs choix et la profondeur de leurs convictions en tant qu'êtres sociaux."
Et après une petite pause pour permettre aux interprètes d'installer dans l'espace scénique différents accessoires dont des tissus et de revêtir leurs attraits, débute l'éclatant "Mon horoscope me trouve laide" ! Je me permets de retranscrire ici la description de la proposition qui présente fort bien ce que je découvrirai, soit: une recherche autour du lipsync, une exploration de l'absurdité d'une situation dans laquelle un corps utilise la voix d'un autre corps, voire d'une machine. Il est possible de faire croire ce que l’on veut avec le doublage : se cacher derrière la voix d'un autre, prendre en assurance en portant une parole extérieure, se transformer en utilisant une texture qui n'est pas nôtre : tout est possible avec la magie du lipsync, verbal ou corporel. Quelles en sont les failles? Quels en sont les trésors? Mais qui est vraiment sur scène en fait?
En entrée de jeu cela se présente par ces deux "personnages" tout de rouge vêtus dont elle, sur son base qui la "surélève" au rang de déesse (ou de madone ?) et lui qui "chante". Ce premier tableau met la table aux prochains qui ont tout d'un feu d'artifice autant par les gestes, les expressions faciales, que par les chansons. Des moments qui provoquent l'étonnement, les rires (nombreux), mais surtout le plaisir de vivre le moment présent avec ce qu'il peut nous apporter de mieux en surprises inattendues et surprenantes pour mettre un baume sur le spleen qui pourrait nous assaillir en ces jours troubles !
Le tout se termine avec les généreux applaudissements fort bien mérités et la période de questions-réponses qui s'en suit apporte un éclairage fort intéressant sur les intentions des chorégraphes, mais surtout des commentaires fort positifs, et bien mérités, pour ces trois propositions, tout aussi différentes que belles ! Et moi, durant que mes pas me ramènent à la maison, je me dis que chacune de ces trois propositions mériteraient d'être vues par un plus grand nombre de spectateurs et qu'elles mériteraient une version allongée, aussi ! Et moi, j'y retournerais !
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