mercredi 10 mai 2023

Sur mes pas en danse à la soirée "KICKSTART" avec quatre propositions qui m'ont fait voyager dans des univers fort personnels !

J'en étais à ma première fois "en personne" à une soirée "KICKSTART. La fois précédente, c'était il y a deux ans et le tout était présenté en ligne, avec moi derrière mon écran. Bien que "loin", j'avais bien apprécié ! Comme je le répète régulièrement, si moi, je ne voyage pas et que je reste dans "ma" ville, je profite pleinement des occasions durant lesquelles le monde vient à moi. Et ce type de soirée en est un très bel exemple.

Pause

Pour ceux et celles qui voudraient savoir pourquoi cette soirée est un si bel exemple, je vous indique d'abord les instigateurs, le Réseau CanDanse, la  CanAsian Dance, le Festival Accès Asie et Tangente. Il y aussi celles et celui qui performeront sur scène tout au long de cette soirée de quatre prestations dont les origines et/ou la provenance sont asiatiques. 

Fin de la pause

Donc, en attente de prendre place, j'apprend que ce sera salle comble, en ce lundi soir que sera présentée les quatre propositions qui au final, seront présentées dans un ordre fort juste. Pendant que tout autour et derrière moi, les sièges se remplissent, de "mon" siège en première rangée, je découvre un espace scénique vide, sinon une bande de tapis rouge qui part de l'arrière pour se rendre presqu'à nous !

Une fois les mots d'accueil faits, nous indiquant entre autres, qu'il n'y aura pas d'entracte entre les quatre propositions de la soirée, juste de courts moments pour désinstaller et installer (ça j'aime ça !)  tout devient noir.  

Et puis nous arrive tout doucement cette femme (Katherine Ng) avec sa robe rouge toute cérémoniale, qui entame "calm and dormant with strenght and power, sinuous and flowing". Après avoir fait connaissance des lieux, marchant tout autour de ce tapis, elle se dirige vers l'arrière et revêt un uniforme pour faire des exercices. Et dans ce qui suit autour et sur ce tapis rouge, j'y vois les trois parties d'un propos (parties annoncées tout haut à nous par elle), soit le devenir, l'être et enfin l'avenir coloré d'acceptation. Cette femme nous raconte son histoire et les gestes qu'elle nous propose sont aussi simples qu'éloquents. Une vingtaine de minutes qui résume fort bien un parcours qui est le sien, tel qu'indiqué dans la description de l'oeuvre !

                                                          Crédit: Pierre Tran           

Il s'en suit "homeland" de Yui Ugai et Ashvini Sundaram qui nous arrivent séparées, représentant bien en entrée de jeu leurs origines et leurs cultures différentes (l'une est d'origine japonaise et l'autre tamoule), même si leurs vêtements sont assez semblables. Je ressens bien la distance entre elles dans les premiers moments de la présentation et je reste attentif à leurs mouvements doux et solennels. Peu à peu arrive le rapprochement durant lequel une phrase du descriptif de la proposition me semble fort appropriée pour décrire ce que je vois, soit,  "Ensemble, elles partent à la recherche d’une humanité au féminin empreinte de mutualité et de connexion, s’arrimant à un nouveau chez-soi partagé." Et moi ce type de message, je ne m'en lasse jamais ! Merci à vous !!!

                                                         Crédit: David Wong

Il 'en suit "Omote (面), une œuvre créée par la danseuse Shion Skye Carter et l’artiste visuelle Miya Turnbull", mon coup de coeur de la soirée ! De la noirceur nous apparaissent deux femmes, mais aussi et surtout une multitude de masques (créations de Miya Turnbull comme je l'apprendrai lors de la discussion d'après représentation et qui performe sur scène pour une première fois !). De ces personnages "aux milles visages" ou "aux milles personnalités" ou "aux milles expressions" tout de noir vêtus qui évoluent d'abord séparés, ensuite ensemble pour finir séparés. Je découvre une illustration de ce que nous avons été, de ce que nous sommes, de ce que nous voulons montrer de nous, de ce que nous espérons être et de ce que nous espérons devenir tout au long de notre vie. Ce propos est porté par ces masques qu'elles mettent empilés ou tout éparpillés autour de leur tête. Il y a aussi ce moment durant lequel, s'approche là juste devant moi, l'une d'elle avec cette pile de demi masques qu'elle ouvre ou referme, comme pour nous révélé brièvement ses pensées intérieures. Courts moments durant lesquels, je me réjouis de ma place et je me retiens de dire tout haut "wow" !!!! 

                                                           Crédit David Wong

Dans le descriptif de l'oeuvre, je retiens plus particulièrement la dernière phrase, "Les deux artistes se questionnent sur l’influence des attentes culturelles et de l’histoire ancestrale sur ce qu’on montre aux autres et ce qu’on dissimule." Et bien soyez en informées, votre message, j'en prends bien note !

Le tout se termine avec "Walang Hiya", une proposition haute en couleurs de et avec Marbella Carlos, alias Joy Rider accompagnée sur scène par Lia Jasmine et Komodo. Pour cette oeuvre burlesque, on nous avait demandé de quitter notre attitude habituelle "toute sage" pour nous exprimer pendant. Demande que je n'ai "évidemment" pas suivi, mais soyez rassurés, tout autour, les gens ont embarqué !

                                                        Crédit David Wong

Voilà donc qui arrive cette femme richement habillée avec un sourire qui me semble forcé et une attitude contrainte. Elle prend toute la place pendant que les deux personnages légèrement habillés et cagoulés se joignent à elle. Dans ce qui suit, il y a d'abord, les étapes à franchir dont ces deux barres en bois manipulés par ces deux personnages et qui semblent avoir comme objectif d'entraver le parcours "de vie" de cette femme. Et puis, peu à peu, libérée de ceux qui la retenaient (et qui quittent l'espace scénique), elle se révèle, enlevant ses attributs vestimentaires jusqu'à être dépouillée de la plupart de ces vêtements et avec et surtout son plus beau sourire. Bien décrite par la phrase suivante, " Cette œuvre nous éloigne de la féminité pudique, soumise et chaste prônée par le patriarcat et nous amène vers une féminité subversive axée sur le plaisir.", j'ai senti que tout autour de moi, nous l'avons suivi !

Une fois les applaudissements nourris et bien mérités, la période de questions réponses qui s'en suit s'est avérée fort utile pour, entre autres, mettre en évidence certains aspects des propositions. Un des aspects qui m'avait échappé est celui, pour toutes les propositions, est l'utilisation des bras et des mains dont dans la première oeuvre (de Katherine Ng) qui, avec un peu de recul était riche en symboles. 

Au final, une soirée fort riche avec quatre oeuvres qui nous ont entraînés dans quatre univers différents, mais tout aussi intéressants colorés par des prestations personnelles. Quatre propositions de vingt minutes qui pourront devenir des propositions plus longues, mais toutes aussi denses et riches.

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