lundi 7 octobre 2024

Sur mes pas dans des territoires surprenants chez Tangente !

 Pour ma troisième sortie chez Tangente cette année, je suis convié à un programme double, annoncé comme "absurde", "intimiste", "ludique", "physique" et "relationnel". Programme double avec en première partie, "La rencontre" de Théâtre Fille Unique (Marie Reid et Melania Maria Balmaceda Venegas) et en deuxième partie, "La chose-en-soi" de la compagnie "The Chita Project", interprétée par Pablo Pramparo et Anna Kichtchenko. Et les qualificatifs annoncés seront tout à fait justes pour décrire ce que je découvrirai par la suite. 

Mais commençons par le début, soit de mon arrivée dans le café bar du Wilder où se retrouve déjà bon nombre de personnes dont de très jeunes, lire ici moins de 10 ans. Le moment venu par le côté opposé de l'Espace Orange, nous sommes invités à entrer et à prendre place sur un des trois côtés de l'espace scénique. Bien conseillé, je trouve "ma" place en première rangée en attente du début de "La rencontre" devant un espace scénique avec des accessoires qui ont tout d'un jardin rose. 

                                                   Crédit: Pierre Tran fournie par Tangente

De ce jardin, émerge un cri, mettant tout mes sens en éveil. Et mes sens découvriront, une première entité fort colorée (de rose) qui a tout de la fleur qui peu à peu prend possession de l'espace et de mon attention. Et puis, arrive, émergeant du "néant", cet autre personnage qui, sans "pudeur", tout en "pets" nous arrive. Et tout au long de cette dizaine de minutes qui suivent, nous découvrirons la relation trouble, mais aussi fascinante, entre ces deux entités. 

Il y a un an et demi, je faisais ma première rencontre avec "Théâtre Fille Unique", lors d'une soirée "POP UP POWPOW  x COMMUNCOLLECTIF" et j'avais conclu mon retour sur leur prestation par les mots suivants, "Une rencontre surprenante en ce jeudi soir". Je me permets de le redire, mais cette fois, en ce dimanche après-midi !

Le temps d'une pause pour sortir afin de préparer la salle pour la prochaine proposition et de faire de belles rencontres, nous revenons pour découvrir "La chose-en-soi". Devant moi, un espace scénique recouvert d'une toile au milieu et aussi deux interprètes autour. Pour le premier tableau, avec chacun.e leur manteau, la conjugaison répétée de leurs gestes me captive. Dans ce qui suivra, leurs gestes et leurs mouvements capteront mon attention tout au long, autant par leur complémentarité que par leur beauté. J'y vois une relation de couple à différents moments de façon fort belle et aussi parfois très acrobatique. Dans plusieurs tableaux, la répétition harmonieuse des mouvements, loin de lasser, me captive. Il y a dans ce que je découvre des aspects fort circassiens ( pas si surprenant au final, si on connait leur formation préalable !) qui enrichissent le propos et ouvrent nos perspectives comme l'indique le descriptif de l'oeuvre, "Cette chose peut être un ring de boxe, un terrain de jeu, un sous-sol, une station d’essence au milieu de nulle part. De quoi l’espace est-il fait? De quoi sommes-nous faits? Les corps sont remplis de questions, de désirs: jouer, se mélanger à celui d’un autre; une soif d’intimité."

                                           Crédit Sandra-Lynn Bélanger fournie par Tangente

Loin de vouloir enlever une couche d'intérêt, nous pouvons découvrir les transitions techniques et vestimentaires et aussi les respirations de récupération entre les tableaux, mais aussi des moments de "hautes voltiges" ! Et lorsque la finale se fait toute gonflée, "La chose-en-soi" se révèle à nous ! 

Revenant à la maison, je me dis que Tangente, jusqu'à maintenant, nous propose des oeuvres surprenantes qui déclinent les mouvements de façon fort surprenante. Et encore un fois, le spectateur que je suis a pu découvrir que "absurde" peut rimer avec "intimiste", que "ludique" peut s'avérer très "physique" et que le "relationnel" est dans tout !

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