dimanche 20 mars 2022

Sur mes pas dans "La nuit de la danse": Un marathon de courts

 Ma blonde me l'a dit juste avant que je parte de la maison, "es-tu fou ?" Comme je sais qu'elle a un très bon jugement, je n'ai pas su quoi lui répondre. C'est néanmoins avec détermination et un goût de plaisir en vue que mes pas m'amenaient jusqu'au Théâtre Outremont pour aller assister à "La nuit de la danse" présentée par le Festival International des films sur l'art, dont la durée prévue était d'environ sept heures. Et moi, question d'avoir la bonne place pour bien voir, j'arrive "un peu" à l'avance, vers 17h00 pour 17h30. Une fois mon billet scanné et le dos de ma main estampillée, je trouve ma place qui sera mienne jusqu'à la fin de ce marathon de courts de danse, pendant qu'autour de moi, les gens prennent place.

                                                          Tirée du site du Festival

Le tout commence en force et sans avertissement avec "Political Mother: The final cut" de Hofesh Shechter, une entrée en la matière d'une trentaine de minutes qui "punche" fort et met bien les cartes sur table ! À peine remis de ces images, nous avons droit  aux mots d'accueil et de présentation de l'animatrice de la soirée, Geneviève Borne et du grand patron du Festival, Philippe del Drago. Le tout se poursuit jusqu'par des blocs de quatre courts, précédés par les mots des artisans présents, sauf pour le dernier bloc composé d'oeuvres venant d'ailleurs. c'est plus d'une vingtaine de courts d'ici et d'ailleurs qui nous seront présentés. 

Pas question pour moi ici de revenir sur toutes les oeuvres qui nous seront présentés et de la surprise, mais je vous en propose mon top cinq, pas nécessairement dans l'ordre.

"Les gestes de Saint-Louis" de Kita Bauchet qui pendant une trentaine de minutes nous amène dans différents lieux de la ville de Saint-Louis au Sénégal pour nous présenter d'abord la réalité quotidienne pour ensuite y intégrer les deux danseurs (Jules Romain Djihounouck, Roger Sarr) de façon fort habile. Une incursion fort intéressante et fort belle aussi dans des lieux d'ailleurs. 

"Démesure" de Louise Bédard et Xavier Curnillon (réalisateur de quelques autres propositions présentées durant cette soirée) qui de façon fort spectaculaire utilisaient le Musée National des Beaux -arts du Québec pour nous présenter ces personnages qui investissent le lieu de façon fort poétique avec la signature de la chorégraphe. Revoir des interprètes que je connais bien, moi j'aime bien ça !

"When Dreaming Molly" de Louis-Martin Charest qui met en "lumière" Troy Ogilvie sur une chorégraphie de Margie Gillis et la narration de Siobhan McKenna. Cette femme capte mon attention dès le début et la garde jusqu'à la toute fin.

"At Lake" de Mistaya Hemingway qui en présentation nous parle du contexte pandémique de sa proposition et l'aspect essentiel ou non de l'art. Il s'en suit pendant une quinzaine de minutes des explorations de ces deux femmes (Mistaya Hemingway et Isabelle Poirier) dans différents lieux dans une forêt et de cette rencontre entre ami.es sur le bord du lac. Comme quoi ce "At Lake" peut, avec son humanité exprimée, nous montrer de l'espoir pour un avenir meilleur entouré des siens. 

Et comme mon voisin de siège, j'ai été impressionné par "Prendre le nord" de Chantal Caron qui encore une fois, comme elle l'avait fait avec "Clémentine" (que j'avais beaucoup apprécié lors de la précédente édition "virtuelle" du Festival des arts de Saint-Sauveur) nous amène sur les battures du Fleuve St-Laurent dans son "coin de pays" (lire ici St-Jean-Port-Joli) pour nous présenter comment il est possible d'incarner avec une dizaine d'interprètes ce qu'il est possible de découvrir sur les berges. Elle est pour moi, sans aucun doute une experte naturaliste hors pair pour mettre sur grand écran la vie sauvage des berges à travers le corps de ces hommes et de ces femmes. Encore pour cette oeuvre, j'étais bien heureux de revoir des interprètes que je connais bien !

Je pourrais poursuivre avec plein de belles propositions dont certaines humanistes, "Axiomata" de Béatriz Mediavilla et "Prison of the Sun" de Kaveh Nabatian, d'autres plus philosophique, telle que "Alice au pays" de Laurent Goldring (avec Louise Lecavalier), d'autres aussi plus formelles telle que "Écho" d'Édouard Lock ou viscérales telle "(D)eux" de Frederic Baune que je revoyais avec autant de plaisir, sur un plus grand écran cette fois ou enfin d'autres plus fantaisistes (présentées vers la fin, position appropriée pour contrecarrer l'usure du temps), soient "La Galerie" de Loup-William Théberge et "Mama" de Xavier Curnillon qui porte sur grand écran le concentré de l'univers "Icône Pop" de Mélanie Demers.

Bon je m'arrête vraiment ici, mais sachez  que jusqu'au bout j'ai été et même si ma blonde a bien raison, ma folie en ce vendredi soir a été une bonne conseillère !



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