En ce début de soirée, avec la pluie en attente de tremper la ville et qui sait, de glacer les trottoirs, mes pas m'amènent jusqu'à l'Espace bleu, tout intime, pour découvrir, présenté par l'Agora de la Danse, "La disparition des choses" de et avec Amélie Rajotte, accompagnée sur scène par Marie-Philippe Santerre. En attendant que les sièges trouvent preneuses et preneurs, je découvre devant moi un plancher tout blanc, comme le mur arrière. Les murs sur le côté sont noirs, mais en y regardant plus attentivement, je peux voir des consoles avec des lumières clignotantes annonçant les participations "live" de Nelly-Ève Rajotte à la projection vidéo ainsi que Stephanie Castonguay et Olivier Landry-Gagnon aux performances sonores.
Le temps passe et les lumières s'éteignent et le noir prend possession de la place pour nous amener dans l'après. Et puis apparait, sous un faible faisceau lumineux, une femme qui bouge, comme, pour moi, une plante qui cherche ou qui se cherche au gré du vent. Puis de l'autre côté, je découvre plus dans l'ombre, cette autre femme plus discrète, qui a pour moi, tout du souvenir ou du rêve dans l'ombre de l'autre.
Photo tirée du de l'Agora de la danse
Il s'en suit pour moi, d'un plongeon dans l'abime ou l'abysse de l'inconnu pour répondre à la question annoncée dans le programme de la soirée, "Et si la nature n'existait plus ?". Dans ces lieux peuplés de souvenirs plus ou moins clairs (projetés sur l'écran arrière), parfois même tout à fait déformés, les corps évoluent, comme s'ils flottaient, en parallèle à la recherche... Mais comme la réalité peut rejoindre la fiction, il y a aura finalement une connexion entre elles, furtive et imparfaite, mais bien réelle. Le propos chorégraphique fort bien porté par la trame sonore, fort riche, qui peu à peu occupe de plus en plus fortement l'espace sonore, me parle.
Toute abstraite puisse être cette oeuvre, les images que l'on peut s'en faire, en cette époque trouble, sont bien réelles. Pour moi, la "magie" de ces moments a fonctionné et lorsque brusquement les lumières se sont éteintes, j'ai dû "remonter à la surface" dans ce monde bien réel.
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