mardi 7 juin 2022

Sur mes pas au FTA: À la suite de ceux, toujours aussi troublants, de Lara Kramer avec "Them Voices" !

Lorsque j'ai consulté la programmation de l'édition actuelle du FTA, j'y ai trouvé une proposition qui résonnait de façon spéciale en moi, celle de Lara Kramer, "Them Voices" ! Dans sa présentation était écrit, "Née d’un spectacle présenté dans le jardin du Musée d’art contemporain de Montréal l’an dernier, la nouvelle version "intérieure" (les guillemets sont de moi !) de ce solo explore la relation entre le corps de l’artiste et sa mémoire, par le biais de la performance, la critique sociale et la notion de résistance culturelle." Et à cette "naissance", j'y étais et curieux d'en découvrir les pas suivants ! Voilà donc pourquoi, je me suis procuré mon billet pour me rendre à l'Espace Libre, lieu de ma première rencontre avec une de ces oeuvres "Native Girl Syndrome", il y a plus de six ans (ah, que le temps passe vite !).


Pour cette rencontre, nous entrons dans le lieu par la grande porte extérieure rue Fullum qui restera ouverte tout au long de ce qui suivra. Ce qui permettra de laisser entrer les effluves "extérieures" de tout autour en lien avec la présentation précédente. Et, ironie !, il y aura ce passant qui interviendra durant la prestation, question de pimenter la proposition d'une touche urbaine fort réaliste.

Pause

Mère Nature a de la suite dans les idées, parce que voyez-vous, l'an dernier dans le jardin, c'était frisquet. Cette fois, assis sur mon siège, une légère brise était bien présente et bien ressentie, moi qui avait une chemise à manche courte !

Fin de la pause

Me voilà donc bien assis au milieu de cette longue banquette de première rangée. Les gens trouvent place pendant que Lara Kramer effectue certaines tâches dans le coin gauche de l'espace scénique. Ce qu'elle fait, impossible de savoir puisque cachée derrière un sofa. Devant nous, une longue toile blanche qui semble recouvrir des objets, il y aussi dans cet espace tout en largeur, différents autres objets dont une margelle. 

Et puis arrive le moment de débuter, une fois dits les mots d'usage des deux co-directrices. Et ce que nous découvrirons par la suite ne peut laisser indifférent. Que ce soit par ces longs moments de silence durant lesquels, elle reste immobile ou par ses déplacements ou par ses actions ou par ses métamorphoses vestimentaires. 

Cette première fois où elle reste immobile, impossible, selon moi, de ne pas ressentir un certain malaise pendant que nous l'observons, à l'affût de ses moindres gestes, si petits soient-ils. Peut-on s'habituer à ces moments sans être interpeler ? Ma réponse est simple et c'est non. 

Ce qui me frappe aussi, tout au long, c'est que son visage est presque toujours caché par ses cheveux. Cet anonymat ne sera brisé qu'après un bon bout de temps, pour un court moment durant lequel, elle nous regarde dans les yeux avec une expression faciale frondeuse et interpellante. 

Il y a eu aussi ce tableau que je me souvenais fort bien, celui durant lequel, elle extirpe de sous la toile, ce sac de terre qu'elle éventre. Encore, cette fois, le moment me frappe fort et résonne en moi. Symbole, pour moi, de l'enfermement des sien.es, cette terre est libérée dans cet espace cimentée et métallique avec des lumières crues qui ont tout d'une symbolique urbaine.

Je pourrais continuer à décrire malhabilement tout ce que j'ai vu tout au long, mais, la seule façon de bien  comprendre, c'est d'y être. Le tout se termine de façon fort symbolique lorsqu'elle réussit à se faire un chez soi, sans un toit !

Encore une fois, pour moi, la "magie Lara Kramer" a agi et le passage du temps n'a pas eu de prise depuis la première fois avec ces "Them Voices". Cette femme a une présence irradiante, telle celle d'un corps noir, dont les radiations "mystérieuses" pénètrent en nous pour porter son message et, dans mon cas, me toucher tout au fond de moi !

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