samedi 18 juin 2022

Sur mes autres pas au Fringe: "Mon coeur s'allonge comme une éponge", une belle rencontre !

 C'est entre deux orages que mes pas m'amènent du métro Laurier jusqu'aux portes du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec en franchissant les torrents d'eau fort présents aux différentes intersections. 

Ce ciel fort actif n'a rien pour inciter les amateurs du Fringe à prendre place dans les différentes salles de présentation en cette fin d'après-midi. C'est donc avec peu de gens autour, trop peu selon moi, que je prend place en première rangée dans le Studio multimédia du Conservatoire pour assister à "Mon coeur s'allonge comme une éponge" de Johanne Gour, interprété par Alexandra MacLean, dont j'appréciais une prestation pour une première fois !.

                               Crédit Justin Thomas, tiré du site de la chorégraphe

La scène est vide sauf, si on observe bien, deux souliers de pointe, loin l'un de l'autre. Si à l'extérieur de l'immeuble, mère nature nous propose son visage tourmenté, ici, nous sommes entourés d'un calme apaisant qui prépare à ce qui suivra. Et une fois les paroles d'usage énoncées, cette femme vient vers nous et arpente ce terrain, comme "à la recherche" de repères ! Les gestes sont secs et affirmés. Peu à peu, en moi, je ressens, plus que je ne vois, son histoire ! Cette histoire, avec différents épisodes de son parcours de vie, est parsemée d'hésitations, de circonvolutions, d'affirmation, mais aussi de recul et de prises d'appui. Avec ses gestes et ses déplacements, mais aussi avec son regard présent, parfois fort affirmatif, mais aussi parfois quelque peu absent, cette femme me fait ressentir un parcours qui a toutes les allures d'une carrière de danseuse avec des épisodes fort riches, rehaussés par des extraits musicaux et/ou chantés. Lorsqu'elle met ses pointes au pieds, elle semble aller, avec rigueur droit vers son destin. Une chaise aussi sera utilisée, symbole, à mes yeux, d'une pause avant de poursuivre vers l'avant.

Je confirme ce que le feuillet de cette oeuvre indiquait, "Parce que le corps est devant nous avec un sens particulier qui s'exprime et qui nous exprime, aussi comme lui seul peut le faire." Et en ce début de soirée, entre elle et moi, "le courant a passé" et cette rencontre a été réussie.

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