Lorsque sur mon fil FB est apparue cette invitation de la belle gang de Lorganisme, elle a attiré mon attention. Une fois ma lecture faite, je ne pensais pas qu'elle s'adressait à moi, puisque je lisais "Ouvert à toute personne ayant une pratique en arts vivants, y compris les étudiant·es." Et j'ai passé à autre chose. Mais le destin peut se faire insistant et pourquoi ne pas l'écouter. Voilà donc pourquoi lorsque quelques jours avant le moment prévu, j'ai vu qu'il restait quelques places, je me suis dit "et si je m'y rendais comme spectateur ! Ah je vous sens surpris.e ! Je tâte le pouls auprès d'une des membres de la gang. Rapidement et sagement je suis orienté vers un rôle de participant. Quelle recommandation avisée, chère Caroline !
Il en reste que la veille et la nuit précédente, le "spectateur" était quelque peu nerveux et craignait sa posture possible d'imposteur. Parce que voyez vous, dans le monde de la danse, je suis un spectateur et non pas un artisan. C'est avec, au fond de moi, un petit quelque chose craintif que mes pas me portent jusqu'à l'entrée du Parc Frédéric Back (et d'un de mes endroits de prédilection pour mes sorties de course !) pour rencontrer les artisans de cette rencontre, Caroline Laurin Beaucage, Sébastien Provencher et Sovann Rochon-Prom Tep et leur complice Mélanie Carpentier.
Tiré du site FB de Lorganisme
À mon arrivée, la majorité de la quinzaine de participant.es sont déjà là et je suis bien accueilli. La pression baisse Robert et Robert est fort heureux et soulagé aussi. J'ai beau bien les connaître, être rassuré, ça fait du bien !
Une fois tout.es les participant.es arrivé.es, nous sommes informé.es d'abord que l'initiatrice de ce projet est Anne Thériault, membre du collectif en réaction à la situation pandémique. L'an dernier, il y a eu d'autres randonnées dans des "Parcours doux", dans d'autres grands parcs. Pour cette fois, c'est dans ce grand parc toujours en évolution que nous évoluerons pour prendre conscience de nos perceptions sensorielles. Les grandes lignes des trois heures et demie nous sont présentées et là mes craintes tombent et je me sens d'attaque ! Je ne reviendrai pas sur chacune des étapes de ce périple, mais permettez moi d'en décrire quelques-unes et aussi de partager mes impressions durant et après.
Dans la "grande descente", on nous propose de prendre conscience de ce que nos pas font et que notre tête ressent. Il en reste que pour le coureur que je suis, cela demande une période d'acclimatation. Il en reste qu'avec les pas faits, la découverte des lieux se fait aussi avec la découverte fort riche de cet arbre qui émerge de la paroi rocheuse. Mon regard y restera attaché le plus longtemps possible et ma fascination pour cette "anomalie" est un signe de ma présence parmi elles et eux ! Et cet arbre semble bien heureux de sa posture, quoi de plus à ajouter !
Un peu plus loin, nous sommes invité.es à poursuivre notre périple en binôme. L'un.e des deux marchant les yeux fermés sur le sentier pendant que l'autre veillera à ce que tout se passe bien. Je serai celui des deux qui fermera les yeux en premier pour entreprendre cette "tâche" ! Rien de surprenant, mes premiers pas sont "à la dérive" et ma compagne du moment travaille fort et bien à me permettre de rester "dans le droit chemin" ! Il en reste que peu à peu, les yeux fermés, chemin faisant, ce parcours se fait "doux" et droit et j'entends des sons ambiants tout autour de façon plus clairs. Il y aura bien ces avions qui passent au dessus de moi et les travaux fort audibles pas trop loin, il en reste que le chant des oiseaux tout autour se fraient un chemin tout en moi. Devenant "l'ange gardien" de ma binôme, j'arrive à trouver la façon de la guider sans lui parler. Indice de mon truc, la façon que mes pas touchent le sol de gravier. Et elle comprend vite !
Un peu plus tard, autre "exercice" fort riche et particulièrement réussi. Celui proposé par Sébastien qui nous demande de former un autre binôme pour faire en duo, des mouvements. Avec ma voisine, je forme ce binôme et durant les prochaines minutes, le moment fort de ce "Parcours doux" et pourtant ! Durant un certain temps, nous devrons suivre les mouvements de l'autre, les "convoquer". Être attentif à l'autre, mais pas seulement, inviter l'autre aussi, Autrement dit, s'appuyer sur les gestes de l'autre, s'appuyer sans appui et y puiser une source pour les prochains à venir. Cette source intarissable pour autant que l'on soit attentif. Il y a eu dans ces moments, même pour moi, tout vieux que je suis, une source fort riche d'enseignements ".
S'en suivent les moments que nous pourrons utiliser pour produire avec des dessins, ce que je ne ferai pas, évidemment (!), mais durant lesquels je remplirai, pour moi des pages de mon cahier, fidèle complice de mes sorties pour les partager au groupe par la suite. Il y aura aussi cette discussion, toujours en binôme pour échanger sur chacun.e de nous et de nos projets à venir ! Encore là, pour moi des moments riches.
Et parce que, voyez vous, toute bonne chose à une fin, nous sommes invité.es au rassemblement final qui a tout du bilan. Pour ma part, je l'exprime, comme spectateur en danse, ma priorité est la rencontre et tout au long des moments passés, j'en ai vécu de belles de toute nature. Mon seul regret est que le temps a manqué pour en faire d'autres. Heureux problème dirait le sage.
Je repars de ce grand parc fort heureux, mais aussi surtout reconnaissant envers les organisateurs de cette initiative qui m'ont permis des échanges et des rencontres de toute sorte. Et aussi du commentaire de l'une des participante qui, pour me rassurer, m'a dit, "mais Robert, tu fais parti du "monde" de la danse !"
Les trois kilomètres du retour à pied jusqu'à chez moi ont été faits avec bonheur et légèreté ! Et qui sait en espérant des prochains !
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