Peut-on intégrer dans une seule proposition théâtrale, à peu près tous les enjeux actuels ? À la lumière de ce que j'ai découvert tout au long de la présentation de la pièce "Docteure" de Robert Icke, traduite fort justement par Fanny Britt et mis en scène par Marie-Ève Milot, je serais tenté de dire oui.
Mais commençons par le début et mon arrivée tout juste à temps (le centre ville de Montréal peut réserver de mauvaises surprises, lire ici des bouchons de circulation exaspérants et "paniquants" ! Moi, habitué, à arriver près de trente minutes à l'avance, lorsque mes pas m'amènent à mon siège, il est minuit moins une ! Et je ne serai pas le dernier arrivé ! Bon, malgré tout, je prends place, retrouve ma quiétude et débute les présentations et l'ouverture des rideaux !
Affiche tirée du site du Théâtre Jean-DuceppeIl s'en suit d'une scène qui oppose les convictions des uns et l'autorité des autres. Un prêtre peut-il ou doit il entrer dans la chambre d'une jeune fille, adolescente, sans que les parents partis en voyage l'autorise. La décision de son médecin traitant est sans appel, même devant l'insistance du prêtre appelé à son chevet. Un des enjeux ou le prétexte de ce refus est de ne pas troubler davantage sa jeune patiente, dont le décès est inévitable.
Pascale Montpetit dans le rôle de ce médecin est fort solide et convaincante tout au long. Elle est entourée d'une distribution qui l'appuie bien, Alexandre Bergeron, Sofia Blondin, Alice Dorval, Nora Guerch, Ariel Ifergan, Tania Kontoyanni, Sharon James, Harry Standjofski, Elkahna Talbi, Yanic Truesdale avec une mise en scène fort dynamique et efficace.
Il s'en suit une déferlante de conséquences à l'ère moderne des réseaux sociaux durant laquelle chaque parole et chaque geste peut être capté et par la suite, être diffusé et interprété. Quelles sont les motivations réelles et intimes de chacun, tout cela enrobé du vécu de chacun et chacune. De ce refus, nous serons entraînés dans une spirale dans laquelle se dévoileront, entrer autres, des aspects de la vie personnelle de cette médecin, des enjeux financiers d'une institution hospitalière privée avec une couleur religieuse. Et de ma perspective, les motivations de certain.es, tels des requins, qui sentent le sang.
Cette pièce n'est pas parfaite, avec des longueurs, mais au final, elle mérite définitivement qu'on l'a découvre.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire