Pour cette proposition chorégraphique, "ma" gang de Tangente nous conviait à une proposition quelque peu différente, dans laquelle l'intelligence artificielle occupait une place importante, sinon centrale. Le Collectif LABORARE (Marine Theunissen, Raphaël Dely et Lauriane Cuello en régie et Marc-Antoine Auger, Guillaume Chapnick, Lea St-Pierrre, Pierre-Rodrigue Kwemi, Jacinthe Bellemarre, Laurent Marion, Giverny Welsch et Eric Vega à la performance) nous conviait à une proposition surprenante autant dans la forme que dans le "fond".
Mais commençons par le début et mon entrée dans l'Espace Orange du Wilder, coussin fourni en main ! Nous sommes donc invités à prendre place autour d'un espace rectangulaire lumineux, de proche comme moi ou d'un peu plus loin comme d'autres. Je découvre dans l'espace des fils qui pendent jusqu'en bas ou qui s'arrêtent à mi-chemin. Le temps passe, le lieu se remplit et puis, une fois les mots de bienvenue de Laurane Van Branteghem énoncés, le tout débute.
Dans ce qui suivra, en entrée de jeu, peu à peu, j'y trouve mon sens, soit le sens multiple du mot "connexion", soit connexion, déconnexion, reconnexion, non-connexion entre les êtres qui cohabitent par intermittence dans un territoire et leurs réactions. Tout cela enrobé par l'atmosphère sonore et lumineux de ce lieu qui je le découvrirai plus tard est en lien (ou qui réagit) avec les mouvements captés par cette caméra tout en haut, témoin "big brother" de ces moments. Et une fois ces interactions humaines révélées et bien en place, de ma perspective, le tout s'arrête !!!! Il s'en suit de l'arrivée dans l'espace de tous les artisans pour une période d'échange entre eux et elles. C'est à ce moment que je découvre le concept inusité et improvisé de l'œuvre qui demande aux interprètes de réagir aux réactions des algorithmes qui eux réagissent aux mouvements captés par cette caméra tout en haut.
Une fois cette séance de clarification, fort utile, la deuxième partie se met en place avec de ma part une compréhension et une sensibilité rehaussées de ce qui se passe là juste devant moi. Dans les premiers moments, je tente d'établir des liens, mais rapidement, je me laisse aller à ce que je découvre, oubliant mon objectif d'établir des liens. Durant, deux moments m'intriguent particulièrement. D'abord, celui durant lequel, une des interprètes, marche tout en déplaçant "légèrement" le fil délimitant le lieu. L'autre durant lequel la même interprète s'insère dans ces fils qui pendent de tout en haut comme si elle voulait passer entre les mailles du filet ou s'y insérer ! Il y aura aussi quelques moments de rencontres fort riches. Mais le tout se termine pour laisser place à la deuxième rencontre des artisans avec cette fois la possibilité du public à poser des questions. De ces moments, émergent d'autres informations intéressantes pour mieux comprendre ce que nous venons de découvrir.
Crédit Mariana Frandsen fournie par TangenteMais parce que le temps passe et que la fin est toute proche, la troisième partie sera fort courte, comme un épilogue pour conclure ces rencontres dans ce monde "nouveau" dans lequel nous évoluons de façon interactive avec une entité nouvelle.
Intrigué par un élément de la proposition, je pose ma question après ! Les gestes en liens avec ces fils, ont-ils influencé le cours de l'œuvre ? Et la réponse, me parlait particulièrement ! Et cette réponse est non, parce que les déplacements de ce ou ces fils, trop subtils, ne peuvent être captés comme si de ma perspective, il est encore possible d'échapper au regard de ce "big brother" !
Je repars fort satisfait de cette rencontre entre les arts vivants et les algorithmes qui me fait réfléchir sur le sens des nouvelles relations entre les humains et la "machine" !
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