mercredi 27 avril 2022

Sur mes pas au théâtre: Une incursion dans un drame avec "Pipeline" !

 À cette invitation, je n'ai pas pu dire non, malgré que mes pas m'amèneront cette semaine vers six ou sept propositions culturelles. En ce mardi soir, j'irai à la rencontre d'une réalité fort trop présente dans notre continent. Celui que le site de La Licorne décrit comme suit, "Le titre de la pièce fait référence au phénomène que des sociologues américains ont nommé le « pipeline écoleprison », selon lequel les jeunes qui sont exclus du système scolaire prennent souvent rapidement le chemin du système carcéral." Facile peut-être de se faire une idée d'un phénomène social, mais rien ne vaut un exemple pour mieux le saisir. Et c'est ce que le Black Theater Workshop nous propose avec sa pièce "Pipeline" de l’autrice américaine Dominique Morisseau, traduite par Mishka Lavigne et mis en scène par Ahdri Zhina Mandiela. 

                                              Tirée du site du Théâtre La Licorne

C'est donc de "mon" siège en première rangée, que j'attends que derrière et à côté de moi, les sièges trouvent preneuses et preneurs. Une fois tout cela fait, les lumières disparaissent et puis le tout démarre. C'est dans des apparents va et vient sans but que les différents interprètes (Jenny Brizard, Grégory Yves, Gloria Mampuya, Anie Pascale, Shubert Pierre-Louis et Jean Bernard) investissent la scène et de leurs actions parfois percutantes, installent l'atmosphère, avec cette violence latente et exprimée, qui s'en suivra.

Pour mieux comprendre le fossé entre deux réalités culturelles, cette prof (Jenny Brizard nous offre tout au long de ce qui suivra une performance tout aussi juste que convaincante) nous présente deux versions typographiques du poème "We real cool" de Gwendolyn Brooks. Ce poème reviendra quelquefois, comme un mantra, tout au long de cette pièce.

Et puis, nous découvrons, tableaux après tableaux ce que son fils a fait, le lien entre les différents personnages, mais surtout ce qui s'est passé et la cause Si je suis avec intérêt le fil de l'intrigue, il en reste que ce sont les différents éléments de contexte qui me permettent de mieux saisir le "big picture" de cette histoire ! Et comme le disait fort sagement Yvon Deschamps, "On veut pas le savoir, on veut le voir", et c'est en le voyant là devant moi  que je le ressens aussi ! Est-il possible que les bonnes intentions de toutes et tous ne suffisent pas surtout si des maladresses s'y ajoutent ? Quand l'espoir n'est pas une possibilité, affirmation qui résonne fort sur scène et dans la salle, que doit-on faire ?

Impossible de ne pas ressortir de la salle sans être interpellé et sensibilisé à une réalité qui est aussi montréalaise. Pendant près de deux heures, j'ai été plongé dans un univers riche de son réalisme et de son authenticité sans que je vois le temps passer et qui laissera des traces en moi.



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