dimanche 17 avril 2022

Sur mes pas en danse: Deux propositions des finissant.es en danse de l'UQAM qui nous portent à réfléchir et espérer!

S'il y a un plaisir qu'a le spectateur de danse que je suis, c'est bien de découvrir les perspectives que les plus jeunes peuvent me présenter. En ce mois d'avril durant lequel le printemps se fait fort timide, mes pas m'amènent jusqu'à la rue Cherrier, au 840 plus précisément pour découvrir deux propositions des finissant.es du programme de danse de l'UQAM. Nombreuses seront celles que je verrai là, juste devant moi, que j'ai déjà vu sur mon écran dans différentes propositions présentées sur la Passerelle 840 virtuelle. Mais cette fois, ça sera en personne de la deuxième rangée que je découvrirai leur derniers pas comme étudiant.es. Oui, oui de la deuxième, parce que dans la première, on nous demande de ne pas s'y assoir ! 

En cette deuxième soirée de présentation, la salle se fait peu à peu bien remplie, pendant que moi, je suis en attente pour découvrir ce que me proposeront Morgane Guillou avec "Please Be Soft" et Rozenn Lecomte avec "If Nothing Matters" !

                              Affiche de la soirée tirée du site du Département de danse de l'UQAM

Une fois les portes d'entrée refermées et les lumières éteintes, nous arrivent ces femmes (Mélia Boivin, Noah Bride, Hélène Dorland, Ariane Levasseur et Jeanne Rousseau) qui mettent dans l'espace scénique différents objets propres aux tâches quotidiennes propres à l'eau. J'y vois le quotidien de ces femmes, d'il y a un certain temps, sinon un temps certain! Et c'est en voyant ces femmes d'aujourd'hui qui, avec rigueur et douceur, "mettent la table" pour la suite, que débute "Please be soft" ! 

Mais de ce rituel fort pacifique, j'en découvre la suite qui me présente que seule(s) ensemble, il est possible d'aller de l'avant dans l'affirmation ! Avec différentes déclinaisons du regard, d'attaque ou séducteur, mais toujours déterminé (et de mon siège, il était rayonnant !) et des gestes affirmés, ces femmes se transforment pour aller de l'avant dans un rôle tout différent. Impossible de rester indifférent à celle qui devant moi, me regarde droit dans les yeux. Ce cri qui retentit et que j'entends, n'est pas un cri de guerre, mais un cri de prise de possession (de son destin) sur fond rose (par l'éclairage). Lorsque ces gestes en aller-retour vifs comme des tentatives d'affirmation s'arrêtent, moi j'y vois, une fois la victoire acquise, une occasion pour aller ailleurs à la conquête de d'autres territoires ! 

Une proposition "Please be soft" qui, ne soyons pas trompés par nos impressions, est riche de sa détermination à prendre sa place pour elles et aller de l'avant aussi ! Bravo à vous de cette démonstration de détermination !

Et une fois les applaudissements bien mérités envolés, il y a l'installation de la prochaine proposition qui fait entrecroiser les interprètes des deux propositions, celle passée et celle à venir (fort intéressante à suivre par ailleurs, comme une chorégraphie !)

Cette fois dans l'espace scénique, j'y vois plein d'accessoires techno "envahir" ou investir la scène avec tout devant, un clavier, un micro et un haut-parleur pour "If nothing matters". C'est là que cette femme (Cyrielle Rongier St-Sulpice) viendra en "préface" de ce qui suivra, chanter d'une voix "fort bien placée"! Totalement captivé par elle, le propos formel m'échappe, mais le sens lui me trouble et me questionne. Ma relation aux autres et à ce monde, qu'en est-il ? Et puis dans ces enchevêtrements de fils comme de nos relations avec les autres, trois autres se joignent ( Margot Carpentier, Oksanna Caufriez, Iban Garat). Dans la suite, j'y vois avec tous ces fils habilement déplacés ou surprenamment revêtus, comme de nos relations remaniés, le défi des pas à faire dans nos vies pour espérer malgré tout. Parce que la tâche pour affronter est tout un défi à relever ! Face au chaos, ensemble c'est compliqué, mais seul.e c'est impossible ! 

À vous, je tire bien bas mon chapeau, parce que sans lucidité, la suite n'a aucun sens ! Et en cette soirée, j'ai pu apprécier votre perspective qui me rassure, moi le vieux qui garde espoir ! Et je serai là pour découvrir vos prochains pas sur scène, parce qu'ils me font du bien !



1 commentaire:

  1. Merci encore Robert, pour votre présence, votre générosité de spectateur. On a besoin de passionnés comme vous, pour supporter la danse et les artistes qui font vibrer les planches! Merci tellement :) - Mélia

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