Il y a pour moi, qui fait bon nombre de rencontres culturelles, des évidences. Une de celles-là, Claudia Chan Tak sait puiser dans son univers familial pour nous proposer des oeuvres fort belles et riches. Il y a eu ""Moi, petite Malgache-chinoise", présenté au MAI en 2016 "qui que nous offre la créatrice "femme orchestre" en nous entraînant à sa suite, au propre comme au figuré sur les pas de ses origines familiales, comme je l'écrivais à l'époque. Avec "Au revoir zébu", elle réussit de nouveau à nous entraîner dans son univers personnel, qui malgré le fait qu'il porte sur le deuil est fort "lumineux" ! Mais avant d'aller plus loin, commençons par le début qui est pour moi, à l'été 2019 au ZH Festival. Elle présentait une proposition qui constituera le premier tableau de l'oeuvre actuelle. Proposition qui à l'époque, m'avait touché ! Voilà donc pourquoi, mon billet, je me le suis procuré sans hésitation ! Et je ne serai pas le seul dans le hall d'entrée d'abord et dans la salle ensuite pour découvrir "Au revoir zébu".
Crédit: Marie-Ève Dion tirée du site du La ChapelleComme pour la fois précédente, à mon entrée dans la salle, elle est déjà présente dans la salle, sur un siège avec "la" tête de zébu sur ses cuisses. Elle n'est pas seule cette fois, à côté d'elle, il y a lui (Jackson Jaojoby). Les eux sont immobiles, seuls les yeux clignotent pour peu qu'on observe attentivement. Devant dans l'espace scénique se retrouve tous ces tissus assemblés en rayons à partir d'un point central. Le temps passe et le moment de débuter arrive. Elle se lève tout lentement, passe juste à côté de moi et, dès les premiers moments, la magie de la rencontre et de l'hommage fonctionne encore. Son regard est triste, ses gestes sont solennels et ses paroles fort réflexives. Dans ce tableau, j'y retrouve ce que j'avais vu la première fois, " Impossible de ne pas remarquer les éclats toutes couleurs flamboyantes de ces tissus dont elle fait d'abord tout le tour. Sa marche a tout du début d'un rituel fort solennel avec son regard qui va vers là-haut et qui y entraîne le nôtre. Et de la périphérie, elle se rapproche du centre tout en rotation. Et puis elle prend place dans la robe et encore par rotations, elle amène à elle tous ces tissus déployés. dans le tableau que j'ai préféré. Comme nous pourrions l'imaginer de cette femme appelant à elle sa famille." Je ressens en moi la communion de sa démarche.
Il s'en suit le deuxième tableau qui débute par cette question qu'elle nous adresse "Qu'est ce qu'on fait pour lui dire au revoir ?" Et de sa réponse, "coudre" qui se dévoile à nous, provenant du dessous d'une toile noire au pied des estrades, soit une robe blanchequi se déploie avec une longue trainée sur laquelle se retrouve les très nombreuses fleurs multicolores en papier. J'y vois, tous les beaux souvenirs que sa grand-mère et tous les êtres aimés qui nous ont quitté laissent derrière eux suite à leur "départ" ! Lors de ce deuxième tableau, elle sera accompagnée par lui ((Jackson Jaojoby)) qui interagit avec elle, en parole, en chant et en musique de son siège d'abord et qui la rejoint ensuite devant nous. Le tout se termine dans une finale fort touchante durant laquelle, elle danse et lui l'accompagne au chant et à la guitare.
Je suis tout ému et une fois le tout terminé, je constate que je ne suis pas le seul, parce mon court échange avec mes deux voisines m'apprend qu'elles ont été touchées, elles aussi, avec une expression faciale qui confirmait bien leurs propos. Tout en douceur, nous avons reçu ce que Claudia voulait nous transmettre !
C'est avec des pas fort solennels et des souvenirs de proches décédés que je reviens à la maison, encore une fois, merci Claudia !
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