mercredi 22 mai 2024

Mon retour sur mes pas réels et virtuels à l'EDCM pour "Les danses en deux temps", fort riches !

 Signe évident que la saison des festivals approche, les élèves-interprètes de l'École de danse contemporaine de Montréal nous proposent, en ce mois de mai, leurs "pas sur scène" de fin d'année ! Pour "ouvrir le bal", nous avons droit à la présentation de Les danses à deux temps, mettant en scène les groupes de première et deuxième année, sous la direction de Lisa Davies", dixit le programme de la soirée. 

C'est donc de "mon" siège en première rangée, entouré d'un public fort diversifié de tout âge, que j'attends le début de la présentation de la première des trois oeuvres de la soirée, "Control"  de Jera Wolfe, par le groupe de deuxième année (Clara Biernacki, Iban Bourgoin, Oly Dion, Ludovic Germain-Thivierge, Ezra Guerrier, Clara Urquhart, Alice Larrière, Michelle Lucero Moris, Kate Manns, Jane Millette, Apolline Saulnier, Hortense Sierka, Clara Truong). 

Pause

Si les deux autres chorégraphes de la soirée, je les connaissais, Jera Wolfe, il me semble que non! J'ai donc fait mes recherches et ces recherches  m'ont permis de découvrir que je l'avais vu sur scène en 2019 dans une oeuvre présentée par Danse Danse. Merci cher "blogue" !

Fin de la pause

Le tout débute par ces êtres tout de noir vêtus qui émergent tout lentement de l'ombre. Il s'en suit une suite de tableaux fort bien exécutés dans lesquels les corps ensemble ou séparés m'illustrent avec brio des principes de physique, tels que la viscosité, la malléabilité, le frottement, la fluidité, parfois tout en intensité jusqu'à la déchirure. Un solo m'impressionne particulièrement, et moi je me le nomme "le solo de la résistance sous haute tension" par celle qui est entourée par les autres ! 

                                                 Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

Ma perspective est donc quelque peu différente de celle présentée dans le programme, soit, "Elle pose la question de savoir comment nous sommes soumis à notre passé, à travers la mémoire et l’expérience vécue; à travers des souvenirs qui s’enracinent dans notre subconscient et dans nos rêves; des souvenirs qui ont le pouvoir de nous manipuler." Mais peut-être pas si différente malgré tout !

Après une très courte pause, débute "Ellipses25" de Stefania Skoryna. De cette chorégraphe, j'ai déjà pu apprécier des versions précédentes de "Ellipses". Cette fois, avec le groupe de première année, (Ophélie Bégin, Laurianne Bergeron-Routhier, Lilly Bouvier, Nathan Buldakova, Coralie Caloz, Xalbat Corret, Krystale Crockett, Julie Dupin, Livia Fortin, Elouan Gourvennec, Fanny Hamel, Alikisa Ikauno, Mélhya Kilic-Pégourié, Stephania Koujelev, Solveig Langlois, Fanny Laplanche, Mathis Mailloux, Elisa Martin, Oli Pedneault-Doucet, Noémie Pino-Buisson, Margaux Pommier, Marine Rausis, Regine Sénatus-Lange, Catherine Simard), la proposition aura une ampleur fort intéressante. 

                                                   Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

De mon siège en première rangée, je vois émerger de la noirceur, juste devant moi, une suite de personnes tout de noir vêtues (huit) dont je ne vois d'abord que la première. Il s'en suit des ondulations portées par le son de violon tout en phase avec les mouvements. Ces corps seront rejoints et remplacés par d'autres tout au long de leurs mouvements ondulatoires tout aussi poétiques qu'hypnotiques ! J'apprécie particulièrement leurs jeux de bras tout au long. Je remarque aussi la touche de rouge (lire ici accessoires de toute nature portés, dont un mouchoir, une ceinture, une attache cheveux) et je me mets à la recherche de ces accessoires pour chacun.e des interprètes. Ce qui détournera temporairement mon attention de la chorégraphie ! Mais, une fois de retour tout attentif aux mouvements elliptiques, je me fais "bercer" par ce que je vois ! Et puis tout à coup, je réalise que le "rouge" a disparu ! Au final, j'ai été porté par ces mouvements entraînés par le vent du "chant" du violon, de la tourmente au retour au calme avec cette ligne toute ondulante reprenant ses droits ! Ouf, comment, il peut être intéressant de découvrir sur une scène un bon groupe d'interprètes qui nous entraînent fort habilement à leur suite !

Il s'en suit une pause plus longue qui n'en est pas vraiment une ! Parce que pendant que la porte de l'Espace Orange était ouverte, laissant les déplacements possibles, arrivent graduellement dans l'espace scénique, certains interprètes de deuxième année !

Autre pause

Pratique assez rare que celle de mettre en scène des interprètes durant une entracte, c'était la deuxième fois en peu de temps que je voyais cela, et la fois précédente était toute récente lors de la soirée de la compagnie Gauthier danse présentée par Danse Danse !

Fin de l'autre pause

Comme mon voisin de siège, je constate que les vêtements noirs (des deux premières propositions) sont remplacés par d'autres plus colorés. Et débute, une fois toute la gang en place, plus formellement "Rhapsodie" de Sylvain Émard avec celui au milieu des autres! J'avais conservé des souvenirs de cette proposition que j'avais vu il y a un peu plus de deux ans gracieuseté de Danse Danse !Il sera rejoint par les autres pour une illustration, de ma perspective, de l'éveil des corps ! Une phrase du descriptif de cette proposition me frappe particulièrement, soit "Rhapsodie célèbre le côté viscéral et instinctif des êtres qui ne se regardent pas danser." Le "ensemble" qui, peu à peu, évolue d'une forme retenue à un mode plus animé, sinon festif ! Je suis particulièrement touché par ce tableau du "care" partagé durant lequel, tout simplement, de l'un.e à l'autre le contact se fait pour, de ma perspective, rassurer, consolider les liens, avant de poursuivre ! 

                                               Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

Et la suite se fait toute affirmée, au son du "cor", il me semble, pour se laisser porter par la "vibe" jusqu'aux derniers mouvements aux teintes d'allégresse ! J'ai ressenti encore cette fois, les mêmes sensations tout aussi habilement interprétées comme je l'écrivais à l'époque, soit ," Au final, "Rhapsodie", signée Sylvain Émard est une illustration chorégraphique fort poétique et condensée dans laquelle j'ai découvert le comportement "organique" d'une communauté tissée serrée." Et en ces temps difficiles pour les arts, cela fait grand bien !

Ainsi donc se terminait, une fois les applaudissements fort bien mérités cette soirée qui sera suivie par une période d'échanges avec les interprètes, rencontre pilotée par Marco Pronovost ! Échanges qui permet de compléter nos perspectives dont la mienne sur le rôle de ces accessoires rouges et de la symbolique de leur disparition !

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