Préambule
Les temps sont difficiles pour le milieu des arts et celui de la danse ne fait pas exception. Lorsque tu as décidé de faire carrière en danse donc, les opportunités ne sont pas nombreuses relativement à ceux et celles, récent.es gradué.es qui décident de présenter leurs pas sur scène. La situation du monde de la danse me rappelle un évènement de ma jeunesse que je me permets de vous raconter. Tout jeune, question de rendre la cour arrière plus propice à nos jeux d'enfants, mes parents décident d'enlever toutes les plates-bandes pour les remplacer par de l'asphalte, condamnant à la disparition toutes les pivoines qui s'y trouvaient. Le travail complété, ne voilà tu pas que pas trop longtemps après, profitant de fissures, des petites repousses de pivoines se sont déployées pour produire de belles fleurs. Même le petit garçon que j'étais les a trouvé fort belles et les a protégé !
Sans être aussi catastrophique, la situation des finissant.es récent.es en danse présente certaines similitudes. Sans attendre que les trop peu nombreuses portes s'ouvrent, certain.es prennent leur destin professionnel en main, avec parfois, l'appui d'organismes. Et c'est le cas de Camille Courchesne Couturier et Béatrice Cardinal (finissantes de 2021 du Département de Danse de l'UQAM) de "Commun Collectif" qui pour une troisième fois, appuyées par le Carrefour jeunesse-emploi Montréal Centre-Ville qui en ce jeudi soir nous proposait sa troisième édition, soirée festive ! Et moi, bien heureux et curieux d'aller à la découverte "des pièces de la relève, en stade de recherche, de développement et de présentation".
Fin du préambule
Ainsi donc rendu au sixième étage de ce building rue Ste-Catherine, j'entre dans un local au départ, relativement calme mais qui rapidement se fait fort bourdonnant d'activités, Au programme, cinq propositions assez différentes, mais toutes aussi intéressantes, présentées après les paroles d'usage de nos hôtesses et de nos animateurs, "Les Talons Fous" (Luca Max et Mikael Morin). Allons y donc à vous présenter succinctement les différentes propositions. Le tout s'ouvre avec "O.V.N.I. les créations de la fin du monde (de Catherine Côté-Moisescu, Stefania Skoryna, Anneke Brier, Harry Demers et Charles Catonguay).
Tirée du site FB de l'évènement
De l'arrière de nos sièges arrivent donc trois êtres ou créatures d'ailleurs dont le comportement est intrigant, incluant leurs rituels gestuels. De leurs mouvements et leurs déplacements dans le lieu, ces "créatures" interagissent entre elles, mais aussi et surtout, avec nous aussi. Rapidement, devant moi les gestes se font et moi, je les refaits, à la satisfaction de ce E.T. qui repart ensuite à la rencontre d'un.e autre spectatrice ou spectateur. Nous aurons droit aussi à d'autres péripéties parmi nous qui seront suivies d'une célébration fort caractéristique. Mais, comme toute bonne chose à une fin, nos visiteurs nous quittent pour un "autre monde" ! Voilà une proposition qui, j'en suis certain pourrait plaire à un public d'enfants dans l'espace public.
Nous reviennent les animateurs de la soirée pour ensuite passer à la deuxième proposition, "Entre deux" de Myrielle Bernier-Acuna et Meghan Mainville (cette dernière à l'interprétation). Présentée comme "un voyage intime et ludique, une exploration des sentiments à la croisées des chemins", c'est effectivement ce à quoi nous avons droit avec une entrée en scène avec une maladresse fort bien maîtrisée ! Peu à peu en gestes, avec alternance de musique et silence, je vois évoluer cette femme qui semble se préparer à sortir avec hésitation, en attente de son départ, je vois des états de corps de celle a été ébranlée et aussi de l'illustration de ses états d'âme, magnifiés par l'utilisation de son maquillage.
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Et puis, pour la troisième proposition de la soirée, "De Coeurs et de Paillettes" de et par Alex Turcotte (tout récemment diplômé de l'EDCM) qui on nous l'indique, "explore (s)a relation à la féminité en tant qu'homme cisgenre homosexuel." Il le fera, et fort bien,en utilisant le waacking. Le tout débute avec lui devant nous sur sa chaise. Une entrée toute en retenus qui par a suite en trois temps me montre sa métamorphose, jusqu'à l'éclosion de son unicité ! Voilà des moments de révélation fort bien exprimée qui pourrait amener à une proposition plus longue et aussi à une suite.
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Voici le moment venu de la pause qui sera suivie par "SOLO DANS UNE CHAMBRE" de et par Marianne Lataillade et Marianne Murphy (finissantes 2022 de l'EDCM). Le tout débute par ce coffre, telle un coffre aux trésors (habituellement bien caché dans une chambre, à tout le moins dans celle ma soeur, il y a quelques années !!!). De ce coffre dont le contenu est exposé devant moi, j'y découvre des barbies et autres objets de même nature. Par la suite, il y a elle qui prend possession du lieu et de mon attention, pendant que l'autre se fait plus discrète. Une parlera, l'autre pas ! L'une semble tiraillée comme si ce "Solo dans une chambre" ne lui suffisait pas, à preuve, le rouge à lèvres appliqué. Les différents états de conscience et de perception, annoncées sont présentés par les différents de corps et des dérives gestuelles hallucinées pour me faire ressentir ce qui les provoque. Ouf, quelle incursion dans cet univers d'intimité !Tirée du site FB de l'évènement
La soirée se termine avec une proposition tout aussi surprenante que différente, comme la première l'avait été, cette fois théâtrale dans le sens théâtre-objet. Ainsi donc, avec "The color of my love" de Léonard Azzaria, Margo Ganassa et Mathieu Sénéchal, nous avons droit à une rencontre singulière, une rencontre amoureuse entre lui, Mathieu Sénéchal, et une patate (animée par Margo Ganassa). Cette patate fort lumineuse, a de la gueule jusqu'à animer la foule ! Nous avons droit à quelques moments clé de leurs relatons en évolution. Arrive le moment clé de leur amour impossible, celui de auquel nous devons décider de la suite. "Non, t'es trop parfait, "Je suis une patate" ou "j'ai déjà quelqu'un! ". Et c'est à nous, public de décider ! Décision que je garde pour moi, mais qui fût prise par une toute légère majorité ! Et cette fin, incluant un "brocoli" dans l'histoire, se termine bien, soyez rassuré.es !
Tirée du site FB de l'évènementC'est donc par une fin fort heureuse que les présentations se terminent avec les applaudissements fort bien mérités aux organisateurs, leurs complices d'organisation et aussi à tous ces jeunes qui trouvent le moyen de créer et de se produire, passant par les fentes de cet "asphalte" qui se présente sur leur avenir pour se présenter à nous ! Et moi, je reviens pendant dans le lieu la partie festive se poursuit et comme je le dirai à un autre passager de l'ascenseur, "laissons veiller les "jeunes" !
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