De la rue Casgrain, rencontre avec une proposition du OFFTA, mes pas m'amènent plus au sud, d'abord pour me sustenter et ensuite pour me diriger jusqu'à la Place Émilie-Gamelin, coin St-Hubert et Ste-Catherine où se trouve déjà bon nombre de personnes (détenteurs de billet et passants), de gens du FTA et d'artistes en vue de la première partie de "Soliloquio" qui sera un déambulatoire en plusieurs étapes qui se dirigera jusqu'au théâtre "Le National", plus à l'est sur "la Catherine" !
Le moment venu et entouré par un beau groupe fort riche des couleurs de ces pays du Sud de nos Amériques, Tiziano Cruz en tête, le défilé débute, sous les habiles manœuvres des gens du FTA ! Un déambulatoire reste pour tout spectateur qui se respecte un exercice exigeant pour apprécier ce qui s'y passe et ne pas gêner son déroulement. C'est donc au devant du cortège que je suis, ou plutôt précède, le déambulatoire et les différents arrêts performatifs qui le parsème. Je peux apprécier la joie et le sourire des différent.es participant.es, mais aussi les arrêts durant lesquels Tiziano Cruz énonce son message, lui qui vient d'un peuple menacé de disparaitre ! Ce défilé a beau sembler festif, il en reste que sous ce vernis, transperce la revendication à rester vivant et bien présent tout comme dénoncer certaines valeurs modernes d'uniformisation et d'effacement!
Tirée du site du FTAUne fois rendu aux portes du théâtre, c'est une haie d'honneur de spectateurs, dont moi, qui accueille les différents participant.es du déambulatoire. Une fois tout.es entré.es, ça sera à notre tour d'être accueilli.es par eux. À mon entrée, j'ai même droit à l'accueil chaleureux et à la bise de Tiziano Cruz, avant de me diriger dans ce lieu que je découvrais pour une première fois ! Je trouve ma place (mais non pas en première rangée, cette fois !!!) et le temps passe pour que tou.tes trouvent place devant une scène toute vide. Le moment venu, arrive Tiziano Cruz tout seul pour nous présenter son plaidoyer fort bien senti sur les travers de ce monde dominant qui menace le sien. Au début, le message qu'il nous livre avec des artéfacts très personnels me percute ! Il en reste que son plaidoyer, "Un coup de projecteur sur la culture défolklorisée des communautés autochtones du nord de l’Argentine où il a grandi. Et une critique acerbe des pouvoirs qui orchestrent les discriminations, les exclusions et perpétuent les injustices. Marché de l’art compris." devient pour moi exigeant. Énoncé en langue espagnol, avec les surtitres tout en haut, m'impose un effort qui diminue ma réceptivité tout au long.
Être interpellé, ne me fait pas peur, mais cette répétition du message, avec ces allers-retours de lui aux surtitres sont exigeants. Il en reste que juste sa présence et sa voix ne me laisse pas indifférent et je reconnais la justesse de son propos. Être un francophone en Amérique du Nord, crée une affinité qui résonne en moi. Il en reste qu'avec ses mots dans la description de cette oeuvre, je suis d'accord "S’inspirant de souvenirs d’enfance et des 58 lettres envoyées à sa mère pendant le confinement, Tiziano Cruz débite une poésie dense et des images poignantes dans Soliloquio."
Une fois le tout terminé, mes pas reprennent leur cours pour se diriger, avec un peu de retard sur l'horaire prévu (annoncée d'une durée d'une heure trente, cela a duré plus longtemps !) jusqu'à l'Espace Tranquille pour découvrir les courts-métrages de la Collection Regards Hybrides (de Priscilla Guy et sa gang). C'est par un temps magnifique que je trouve un siège pour découvrir les six derniers courts (sur les neuf) avec en premier, le fort beau et athlétique "Godlin" par Jontae McCrory. Il s'en suit le très court mais percutant, mais surtout bien "capté" Inuit High Kick par Alethea Arnaquq-Baril. Avec "La Chambre blanche" par Isabelle Hayeur et Ginette Laurin nous sommes amenés à une époque passée (1992). Il s'en suit "Do Butterflies Remember Being Caterpillars?" par Caraz et Alessandro Giaquinto, avec Lucas Patuelli et "La La La Human Sex – Duo No.1" par Édouard Lock et Bernar Hébert, avec une icone de la danse d'ici Louise Lecavalier accompagnée par Marc Béland avec une introduction par Édouard Lock lui-même ! La présentation se termine avec "Odehimin (Baie du cœur)" par Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo que je revoyais avec autant de plaisir pour sa sincérité "éclatante".
Je sais que j'aurais pu découvrir les trois premiers courts ratés en restant pour la deuxième représentation de cette soirée, mais le spectateur, tout humain que je suis, méritait un repos et par conséquent, l'appétit encore présent, mais le corps fatigué, entreprend son retour à la maison !
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